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Quand j'étais enfant, ma mère a jeté les photographies de mon père. De lui, je n'ai même pas un visage. A partir de là, ma mère a incarné l'autorité masculine. La figure du pouvoir, c'était elle. Elle périra, elle aussi, comme les autres. Et comme les autres, le fantasme de la toute puissance maternelle résistera. En tant que figure d'un pouvoir, comme dans le reste de mon travail, je dois lui faire face. Le désacraliser, le révéler. On dit que la mère est toujours la source de la relation qu'entretient un individu avec le pouvoir. L'individu se construit en défiant, en imitant ou en confortant cette figure primale. Cette série porte un nom : la mère. C'est la seule qui soit ainsi définie. Ce titre induit une lecture des images. Comment seraient-elles perçues si j'avais photographié une femme inconnue ? Le titre, donc le langage tronque le sens de ce qu'on voit. En même temps, c'est bien le langage qui permet de s'approprier les images. Olivier Roller